vendredi 12 février 2010

Arron Afflalo, l'homme de l'ombre

Dans un groupe, il existe les leaders, les suiveurs, les « je m’en foutismes » mais surtout les bosseurs de l’ombre, ceux qui ne font pas parler d’eux mais qui sont tout simplement indispensables à un groupe pour fonctionner. Ces derniers ne veulent pas de reconnaissance inutile, seulement être reconnus pour leur travail. Le rôle qu’Arron Afflalo tient dans le Colorado semble du même acabit comme le prouve les témoignages de ses coéquipiers.

« Si vous cherchez Arron pour lui parler, vous le trouverez au gymnase » avoua Smith. C’est ainsi que son shoot à trois points a été en constante progression depuis son arrivée en NBA (20% -> 40% -> 44%), au-delà de son shoot, c’est tout son jeu qui a évolué depuis sa saison rookie. Lorsque les dirigeants des Pépites se sont retrouvés à devoir chercher un remplaçant à Dahntay Jones, ils ont tout de suite été attiré et obnubilé par la réputation de « rat de gymnase » de l’ancien arrière des Pistons.

« Ce mec-là est un bosseur » déclare Chauncey Billups qu’il a pu observer à Detroit et à Denver, « Il est toujours là, dès 7 heures du matin, tout le temps. Il a une éthique irréprochable depuis que je le connais ».

Le moins que l’on puisse dire c’est que le travail paye.

A la manière de Dahntay Jones la saison dernière, Afflalo est entrain de surprendre tout le petit monde de la NBA en alignant les bonnes performances, réussissant même à intégrer le top 5 à l’adresse derrière la ligne primée. Toujours aussi tenace en défense, l’ancien de UCLA est maintenant capable d’apporter un écho offensif plus qu’important, sur les 16 derniers matchs, il a scoré en double-figure à 12 reprises, soit 3 fois sur 4. En l’absence de Melo, en janvier il a scoré 12 points de moyenne (54% aux tirs et 53% à trois points) en 29 minutes de moyenne.

Même si son adaptation aux systèmes de jeu des Nuggets n’a pas été facile au début de la saison, il s’est accroché au wagon pour enfin en prendre la tête lundi dernier.

Il ne reste qu’une poignée de secondes dans la prolongation face à Sacramento, Afflalo prend la balle, pénètre, se stoppe, fait un pas en arrière et shoote en fade-away pour « nothing but net » et donner la victoire aux Nuggets face aux Kings.

Ces récentes performances ont réussi à créer le doute dans l’esprit des fans : JR Smith a-t-il encore sa place dans le roster des Pépites ? Joueur fantasque, imprévisible, il est capable de tous les coups de folie possible, de planter 40 points en 20 minutes, ou bien de tuer ses adversaires en deux actions primés. Mais voilà, il y a des soirs où le feeling n’y est pas. Ainsi, son côté imprévisible est totalement opposé à celui d’Arron Afflalo qui est plus rationnel, dont le rendement est quasiment mathématique.

Arrivé l’été dernier pour succéder à Dahntay Jones dans le rôle de chien-fou des Nuggets, Afflalo a surpassé les espoirs placés en lui, en apportant un plus offensif. Capable d’éteindre le meilleur joueur adverse, il arrive peu à peu à trouver un apport offensif qui ne se limite pas qu’à des shoots en périphérie. S’il continue à travailler, il ne pourra qu’atteindre le brillant avenir qui lui était promis lorsqu’il évoluait à UCLA.